Le Trône de Lumière by Guy Haley

Auteur:Guy Haley
La langue: fra
Format: mobi, epub
Publié: 2022-06-30T09:11:56+00:00

Chapitre Vingt-trois

LA CELLULE DU MORT

LE TOMBEAU D’ANGEVIN

L’APPEL AUX ARMES

On affecta à Lucerne une cellule jadis occupée par un serf officier. Elle contenait toujours les effets de son occupant précédent : un long manteau suspendu à une patère derrière la porte ; une lettre inachevée ; un présentoir rempli de bougies devant une collection d’idoles idiosyncrasiques ; une série de portraits à l’huile, pas plus grands que le pouce de Lucerne, réalisés sur un panneau en bois. D’autres objets étaient éparpillés sur le sol. Une poignée de choses, chacune profondément intime.

Pour Lucerne, la cabine était d’une taille humiliante. Il devait s’occuper de sa blessure, et il s’inquiétait pour son armure, mais il ne pouvait pas la garder à l’intérieur. Sur ce point, les Black Templars lui avaient au moins fourni un support adapté dans l’armurerie du vaisseau, mais il se méfiait de ses hôtes et ne leur faisait pas confiance pour la réparer.

Bien que d’un naturel joyeux, Lucerne vit son humour le déserter quand il s’assit sur la chaise minuscule et essaya de colmater la blessure sur sa joue avec de la glu cicatrisante. Un travail médical d’une telle précision était au-delà de ses compétences. Il jura quand ses doigts adhérèrent ensemble sans qu’il soit parvenu à joindre le muscle et le morceau de peau qui pendouillait. Il observa son visage dans le minuscule miroir du mort. Son nez était écrasé ; des ecchymoses jaunâtres s’épanouissaient autour de ses yeux. Il n’aurait sur dire s’il avait été bel homme avant, mais il l’était certainement moins maintenant.

Il décolla ses doigts et secoua ses mains. Il pourrait rejoindre ses hommes et laisser en paix cette bande de fanatiques. Au moins, ils combattaient pour l’Empereur. Leur extinction suivrait de peu s’ils refusaient le Don de Cawl. Quelle importance ? Mais il repensa alors à sa conversation avec Guilliman, et il se rendit compte que cela avait une importance cruciale. Le projet Primaris était vital pour la survie de l’Imperium. Un seul groupe, même petit, qui rejetait les nouveaux space marines constituait un risque. Sans parler des crimes qu’ils avaient indubitablement commis.

Il se cala contre le dossier de la chaise, le temps de mettre de l’ordre à la fois dans ses pensées et ses émotions, et entreprit à nouveau de refermer sa blessure. Quelqu’un frappa à la porte.

— Entrez, dit Lucerne.

La roue de verrouillage pivota, et la porte s’ouvrit en grinçant. Quel que soit l’endroit où Lucerne regardait, les opérations de maintenance élémentaires faisaient défaut sur ce vaisseau. Botho, le novice de Beorhtnoth, entra. Il était encore jeune, sans le dernier implant que constituait la carapace noire, mais il se comportait comme un vétéran.

— Néophyte Botho ? l’interrogea Lucerne.

Le jeune homme était timide. Il ne parvint à établir que de brefs contacts visuels quand il parla.

— Je vous prie de m’excuser, maître. J’ai pensé que vous pourriez vouloir un peu d’aide pour votre blessure.

Lucerne dévisagea l’adolescent à la recherche d’un signe de tromperie, mais n’en découvrit aucun.

— Merci. Une blessure comme celle-là peut être difficile à soigner par soi-même.

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